Samedi, au port de Lesconil, Julien Le Brun a inauguré son nouveau chalutier Les Antilles II. Pour l’occasion, l’armateur avait rassemblé sa flotille qui compte désormais sept chalutiers.
Le Lagon, le Récif, le Bora Bora, l’Oasis… Pour un peu, on se croirait à Tahiti ! Mais non, nous sommes bien au port de Lesconil, là où a grandi Julien Le Brun. L’homme a fait du chemin depuis la création de son armement en 2004 et l’achat de son premier bateau le Caraïbes. Illustration ce samedi avec l’inauguration de son nouveau chalutier Les Antilles II. Le bateau est exploité depuis six mois mais, cause covid, la fête a dû être déplacée. Anciennement Kervilly II, avant d’être rebaptisé, le navire est le fruit d’une refonte hors normes réalisée au Chantier Naval Henaff en 2020, 18 mois de travail au total. Long de 14,90 m de long et large de 5, 50 m, il embarque quatre marins qui partent pêcher la langoustine et le poisson, jusqu’à trois à quatre jours en mer. Le patron est Anthony Coïc, âgé de 30 ans. Ce nouveau navire côtier est le septième de la flottille de Julien Le Brun.
« Julien donne l’envie de se battre malgré les difficultés »
L’armement, dont le siège social est basé à Lesconil, compte aujourd’hui 28 marins et deux personnels à terre. Ces quatre dernières années, il a investi 8 M€ via des emprunts bancaires et associatifs. « C’est important d’avoir des investisseurs comme Julien dans la pêche, a souligné Olivier Le Nézet, président du comité régional des pêches, présent lors de l’inauguration, il donne l’envie de se battre malgré les difficultés (covid-19, Brexit) que le secteur rencontre. Encore merci à lui ». Julien Le Brun a tenu à rendre hommage à toutes les entreprises qui ont participé au chantier – « Vous avez un grand savoir-faire. Sachez le transmettre même si ce n’est pas toujours simple »- mais aussi tous les acteurs de la filière dont de nombreux représentants étaient là samedi au port de Lesconil. L’armateur évoque ici les difficultés de recruter. « On va manquer de main-d’œuvre dans les prochaines années avec les départs à la retraite programmés, ça fait peur, confie-t-il, il va falloir trouver des solutions ». Côté satisfaction, les volumes pêchés qui sont en augmentation de 15 % par rapport à l’année dernière, « surtout en ce qui concerne la langoustine », précise l’armateur. Les Antilles II reste son projet « le plus complexe et le plus long ». L’architecture et les études ont été réalisées par le Coprexma à Pont-l’Abbé et la forme de l’étrave a été dessinée par Vincent Scuiller, charpentier de marine à Lesconil.